L'oiseau de nuit Un regard nyctalope sur l'actualite

17Fév/17Off

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Baisser l’age du droit de vote

Jean-Luc Mélenchon et Thierry Solère, porte-parole de François Fillon, se déclarent aujourd'hui favorables à l'abaissement du droit de vote à 16 ans. Militant pour cette réforme depuis plus de vingt ans, je ne peux que m'en féliciter. C'est en 1994, pour la première fois, que j'ai défendu cette proposition, au nom du Comité pour la Consultation nationale des Jeunes, dont j'étais l'animateur scientifique, comité, on s'en souvient, installé par Edouard Balladur après les manifestations contre le CIP (contrat d'insertion professionnelle). Cette mesure formait la proposition n° 80, mais ne concernait que les seules élections municipales. Elle fut aussitôt rejetée par le Gouvernement de l'époque, pour « ses risques d'inconstitutionnalité ». J'ai représenté cette réforme en 1999 dans un article de Lien social, puis, trois ans plus tard, en 2002 dans mon livre, Le Deuxième Homme (Presses de la Renaissance). La même année, Lionel Jospin, candidat PS à l'élection présidentielle, se prononçait, quant à lui, en faveur de ce droit de vote, mais à 17 ans. C'était une initiative personnelle de sa part, qui n'avait alors le soutien ni du PS ni du MJS (Mouvement des jeunes socialistes). Christiane Taubira, candidate du Parti radical de Gauche, souhaitait, quant à elle, un abaissement de la majorité à 17 ans, tout comme Noël Mamère, candidat des Verts. Plus récemment, en 2013, Dominique Bertinotti, alors ministre de le Famille reprenait mon idée du droit de vote à 16 ans pour les élections locales. Je défends aujourd'hui, comme candidat à la présidence de la République, ce droit pour toutes les élections (proposition n° 8 de mon programme). Les Français ne semblent toujours pas favorables à cette mesure. Selon un sondage IFOP réalisé en janvier 2014, 82 % d'entre eux seraient hostiles à toute idée de « pré-majorité » à partir de 16 ans. S'agissant des jeunes eux-mêmes, un sondage effectué en septembre 2013 indique que seuls 22 % des 18-24 ans soutiennent la proposition (28 % à gauche et 10 % à droite). Notons à cet égard que, si l'on avait écouté les jeunes en 1974, la majorité civile n'aurait jamais été abaissée à 18 ans ! Quels sont les arguments invoqués pour s'opposer à toute avancée du droit en ce domaine ? D'abord la prétendue absence de maturité des jeunes de 16 ans. De nombreux psychiatres ou pédopsychiatres spécialistes de l'adolescence brandissent cet argument, à l'image de Christian Flavigny, pédopsychiatre à l'hôpital de la Salpêtrière, à Paris, qui estime qu'à cet âge (de 16 ans) « tous les jeunes ne sont pas prêts psychiquement à prendre place dans la vie publique », et, par ailleurs, que ce ne serait pas raisonnable de définir un nouveau droit si on ne définit pas en même temps un nouveau devoir, avant de conclure que les jeunes doivent rester sous la coupe de leurs parents. Faut-il ici rappeler qu'au Moyen Age les garçons étaient majeurs à 14 ans, les filles à 12, qu'ils pouvaient donc se marier sans l'autorisation de leurs parents ? Serait-on moins apte aujourd'hui à 16 ans qu'on ne l'était à 12 ou 14 il y a plusieurs siècles ? Les adversaires de la réforme évoquent aussi l'« influençabilité » des jeunes de cet âge, qui seraient donc conduits, soit à voter comme leurs parents, soit à soutenir le Front national (on peut douter pourtant que la totalité des 1,5 millions de jeunes de 16-17 ans fassent ce choix unique ; quant à la prétendue influençabilité parentale, près des deux tiers des élèves la contestent, elle supposerait de surcroît de connaître la nature du vote parental, ce qui n'est pas le cas la plupart du temps, le sujet restant tabou en famille). Le second argument ANTI-vote à 16 ans serait l'absence de connaissances politiques des élèves de 16 ans, les programmes scolaires ne comportant pas, il est vrai, un enseignement spécifique des idées politiques. Cette carence aurait pour effet d'accroître l'influençabilité des élèves en question. Curieuse argumentation qui voudrait que, tant que les jeunes ne connaitront pas les idées, les idéologies politiques, ils n'auront pas le droit d'exprimer un point de vue. N'est-ce pas comme si l'on disait à un enfant : tant qu'on ne t'aura pas appris le français, il te sera défendu de chercher à le parler (balbutiement interdit !), ou tant qu'on ne t'aura pas enseigné à marcher, tu ne devras pas essayer marcher, Spécialiste reconnu, dit-on, de l'adolescence, je dois dire que ces arguments d'opposition à la réforme ne sont franchement pas recevables. A 16 ans, au lycée, l'on a suffisamment de capacités réflexives pour exercer ce droit citoyen. A l'Education nationale d'introduire dans ses programmes un enseignement sur les idées, les philosophies, la vie politique, qui nourrirait utilement ces capacités.

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1Fév/17Off

Un vol pas comme les autres

Je crois qu'il y aura un avant et un après. Parce que clairement, on ne ressort pas d'une expérienc comme-celle complètement indemne ; ça change votre manière de voir le monde, le fait d'avoir pu le contempler depuis les cieux, la tête en bas, au beau milieu d'un looping ! Tout récemment, j'ai en effet opéré un vol en avion de chasse avec une séance de voltige à la clef. J'ai fait cette expérience à Pontoise et je dois dire que c'était tout simplement génial : chaque seconde était si intense qu'il me suffit de fermer les yeux pour être de retour dans le cockpit ! Malgré tout, lorsque j'ai voulu discuter de cette expérience autour de moi, j'ai été sidéré par la réaction de mes collègues, qui ne comprenaient tout simplement pas l'intérêt qu'il y avait à dépenser une telle fortune pour une heure de vie. Leur réaction m'a tellement surpris que je n'ai pas su trouver mes mots pour leur répondre, sur le moment. Et en y repensant, il est possible que cela n'aurait servi à rien. Lors de cette discussion, j'ai compris que nos façons de penser étaient si radicalement différentes qu'il n'y avait rien à faire pour se comprendre. Comme me l'a fait remarquer l'un d'eux, j'aurais pu dépenser ce joli pécule dans un écran 4K. Le hic, c'est que je ne suis pas dans cette mouvance. Je ne l'ai jamais été, en fait. Je n'ai jamais été du genre à vouloir le dernier gadget technophile. A mes yeux, j'ai déjà ce qu'il faut. Et surtout, je pense que nous devrions plutôt nous soucier de vivre des moments rares, des moments qui nous font dire que la vie est incroyable. Tout ce temps passé devant son écran, c'est ça qui est aberrant, au fond. Tandis que les quarante-cinq minutes passées dans les cieux resteront pour toujours là-dedans, dans un coin de ma tête. Et ça, ça vaut tous les trésors matériels du monde ! Si vous êtes tenté par ce vol en L-39, vous pouvez jeter un oeil à ce site. Mais attention, c'est clairement déconseillé aux âmes sensibles !

vol l39-6