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20Déc/18Off

Marseille : Il Voulait Venger Le Tueur De Strasbourg, Chérif Chekatt

Qui est cet homme ? Un doux dingue ? Ou bien un dangereux individu qui n'ose dire son nom et qui refuse de fournir des informations sur sa vie, son passé et sa plus récente trajectoire ? Un doux dingue ? Pas vraiment. Car dans la nuit de vendredi à samedi, alors que des témoins appellent les services de police pour signaler une rixe avenue de Saint-Just (13e), Hossam Mazhar, 26 ans, est retrouvé au sol, manifestement frappé par quatre individus munis de barres de fer. Il a alors le statut de victime apparente. Mais l'homme est trouvé porteur d'un morceau de bois, taillé en forme de poignard artisanal. Il crie "Allah akbar !", tente de donner des coups à plusieurs reprises aux policiers qui interviennent et promet de venger Chérif Chekatt, l'auteur présumé de l'attentat de Strasbourg, qui a déjà fait 5 morts. Il en rajoute même, en leur précisant qu'il a "déjà tué quelqu'un au Maroc", le pays dont il est originaire. Plus inquiétant est le diagnostic que tentera, dès lors, de poser le médecin psychiatre qui va l'examiner dans la foulée et qui peinera à dire qui il est. Un certificat a été lu hier à l'audience des comparutions immédiates par le président du tribunal, Jean-Jacques Bagur : "Son état doit être réévalué dans un délai de 48 heures. Les éléments obtenus aujourd'hui ne permettent pas un diagnostic précis". La tâche du tribunal se révélera difficile. L'auteur des violences présumées sur les policiers semble avoir été conscient de ses actes au moment des faits.Et aussi Attentat de Strasbourg : un proche de Chérif Chekatt mis en examen pour "association de malfaiteurs terroristes" Un mystérieux individu qui peine à se livrer Mais quand le tribunal l'interroge, l'homme se fait quasi mutique. Assis dans le box, sanglé dans un survêtement gris, il a le verbe lent et semble ne pas comprendre les questions qui lui sont posées. Il porte diverses contusions au visage. Il serait sous antidépresseurs. Même son avocate concédera avoir eu du mal à communiquer avec lui au cours du week-end : "Il y a des phases où il répond et d'autres non". L'enquêteur de personnalité peinera à recueillir auprès de lui des informations. Pourtant, il a su s'exprimer en français. Il aurait, sous toutes réserves, entamé des études de génie civil au Maroc avant d'arriver en France le 26 septembre dernier pour y poursuivre ces mêmes études. Il se dit logé en résidence universitaire à Saint-Jérôme (13e), non loin du lieu de son interpellation. Il aurait enfin laissé son passeport dans son cartable et a refusé de répondre aux questions du juge des libertés et de la détention sur son état de santé. Autant de mystères qui ont incité hier son avocate à demander une expertise psychiatrique et à solliciter l'audition des divers témoins à la procédure, ceux qui auraient assisté à la scène de son agression. Le procureur a toutefois réclamé hier son placement en détention, ne serait-ce que pour éviter tout acte de réitération des faits. Selon nos informations, il aurait aussi porté des coups à un autre gardé à vue et s'en serait pris de nouveau à des policiers dans les geôles.

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