Un monde de possibilités
Je l'avoue : je suis un affreux sédentaire. Rendez-vous compte : je n'avais encore jamais visité Portland ! Du moins, jusqu'au mois dernier, où j'y ai fait un excellent voyage de groupe. Cette odyssée ne vous étonne sans doute pas plus que ça. C'est que, désormais, c'est une destination que l'on fait très facilement. Mais cela n'enlève rien au caractère extraordinaire de ce voyage : c'est seulement parce que nous sommes dans une époque vraiment prodigieuse que l'extraordinaire nous paraît ordinaire ! Et c'est étonnant, quand on y pense. Il faut se remettre en tête qu'il y a 60 ans à peine, beaucoup de personnes passaient toute leur vie là où elles avaient passé leur enfance. Le reste du monde était pour eux quelque chose de très abstrait. Rendez-vous compte : un simple voyage à Paris était toute une aventure ! Aujourd'hui, les choses sont évidemment différentes ; le train fait qu'on peut y faire un tour sans difficultés. Là où des jours de voyage auraient été nécessaires par le passé, il suffit de supporter le trajet en train. En fait, nous arpentons la planète tellement facilement que l'on ne se rend plus compte. Le développement des transports a mis le monde à notre portée. Et toute notre société a évolué de cette manière, en réalité. Grâce à internet, nous avons ainsi débloqué une somme hallucinante de connaissances, et à laquelle nous pouvons faire appel à tout moment. L'homme n'avait pas connu une telle révolution depuis la découverte du feu ! Je n'ose imaginer l'évolution qui nous attend encore ! La période actuelle est inégalée dans l'histoire de l'homme et, curieusement, cela ne nous surprend même pas. Bien entendu, tout ne se passe pas comme prévu. Les voitures volantes sont toujours absentes du paysage, par exemple (quoique plus pendant très longtemps : j'ai en effet constaté la présence d'un drone habité au dernier CES de Vegas !) . Mais il faut nous souvenir de la chance que nous avons de vivre à notre époque : une époque où l'on peut voir le monde et vivre tellement d'années ! Au fait, si vous voulez profiter de ces deux merveilles que sont le voyage et le web, je vous mets en lien le site où j'ai trouvé mon voyage à Portland. 😉 J'y ai déniché une multitude de destinations qui me semblent plutôt prometteuses. Je vous laisse le lien vers le site spécialiste de l'organisation du voyage aux USA.
Dans le hall de l’hôtel
Difficile de croire, lorsqu’on pousse la porte du 30 rue du Sentier, à Paris, qu’un hôtel se cache dans cette demeure du XVIIIe siècle. Pour accéder à la réception du très branché The Hoxton, il faut traverser une cour flanquée d’un bar imposant, longer une série de fauteuils en velours, puis emprunter un couloir tapissé de végétaux. « Dans les hôtels The Hoxton, le desk est toujours loin de l’entrée, un peu dissimulé, de façon qu’on ne se sente pas comme dans un hôtel traditionnel », explique la responsable, Julie Bruley. « Avant, le critère d’évaluation d’un hôtel résidait dans la qualité de sa literie. (…) Ce qui compte aujourd’hui, c’est le moment passé. » Romain Trollet, directeur général du groupe Assas Hôtels L’époque de la réception à l’ancienne serait-elle révolue ? « Le hall n’est plus un simple lieu de passage où récupérer la clé de sa chambre, confirme Boris Provost, directeur du salon professionnel EquipHotel. Il remplit désormais de multiples fonctions. »Prendre un café, travailler, faire des achats… Donner vie au lobby permet aux hôteliers de rentabiliser un espace inexploité, et de pousser leurs clients à la consommation, tout en attirant un public local. Au RockyPop Hotel, à Chamonix, une petite boutique accueille le visiteur, préambule aux salons douillets, restaurant et bar à cocktails meublés de jeux d’arcade et de tables de ping-pong. « Avant, le critère d’évaluation d’un hôtel résidait dans la qualité de sa literie, l’insonorisation ou le menu du petit déjeuner, se souvient Romain Trollet, directeur général du groupe Assas Hôtels, dont fait partie l’établissement. Ce qui compte aujourd’hui, c’est le moment passé. La chambre est accessoire, elle ne crée plus de valeur. » Chargé de prendre le relais, le lobby grignote des mètres carrés. « La tendance est au décloisonnement, précise Bruno Morlet, responsable du master Métiers de l’hôtellerie-restauration de l’université de Cergy-Pontoise. A la façon des open spaces, on ouvre sur différents lieux de vie. » Au BoB Hotel & Coworking, inauguré en février dans le 14e arrondissement de Paris, la longue vitrine bleue dévoile un espace partagé entre la réception et une zone de travail, où cohabitent free-lance et consultants. L’établissement prétend être le premier à mêler hébergement et coworking. « Cela permet de se faire connaître dans d’autres réseaux que Booking et consorts »,indique Thomas Chérubini, son directeur. L’idée est dans l’air du temps : en septembre, la start-up AirOffice a lancé une plate-forme de mise en relation entre hôtels – 120 à ce jour – et coworkers. « Cette apparente modernité est un retour aux origines de l’hôtellerie parisienne haut de gamme », décrypte l’historien Alexandre Tessier, chercheur à l’université François-Rabelais de Tours. Edifiés sous le Second Empire, le Grand Hôtel de l’Opéra et le Grand Hôtel du Louvre recevaient leurs clients dans des espaces ouverts sur la ville, avec des magasins de parfums, de cigares… Ce n’est qu’à la Belle Époque, avec l’émergence des palaces, que les établissements se sont repliés sur eux-mêmes, cantonnant le lobby, devenu vaste et désert, à un rôle d’apparat.