L'oiseau de nuit Un regard nyctalope sur l'actualite

27Sep/17Off

Torture et mauvais traitements en Grèce

En 2016 encore, des cas de torture et d’autres mauvais traitements ont été signalés en Grèce, infligés notamment à des réfugiés, des demandeurs d’asile et des migrants au moment de leur arrestation ou durant leur détention. Le 27 septembre, cinq adolescents syriens âgés de 12 à 16 ans ont été interpellés par la police dans le centre d’Athènes parce qu’ils transportaient des armes factices utilisées comme accessoires dans une pièce de théâtre dans laquelle ils allaient jouer. Les garçons ont dit qu’ils avaient été frappés et forcés à se déshabiller durant leur détention au poste de police du quartier d’Omonoia. Une enquête pénale et une enquête disciplinaire ont été ordonnées dans cette affaire. L’ONG grecque Greek Helsinki Monitor (GHM) a signalé que trois hommes roms avaient été frappés par des policiers pendant leur arrestation et leur détention, en octobre, dans un poste de police situé dans l’ouest d’Athènes. L’un de ces hommes, qui a fait un accident cardiaque et subi de graves blessures, a été hospitalisé. Les victimes et GHM ont réclamé une expertise médicolégale, mais ont essuyé un refus. GHM a déposé auprès du procureur d’Athènes chargé des crimes de haine une plainte pour torture et manquements des policiers à leurs obligations.En octobre également, un tribunal de Thessalonique a jugé 12 gardiens de prison coupables d’avoir infligé des actes de torture et de graves blessures à Ilia Karelli, un Albanais retrouvé mort dans sa cellule en mars 2014 dans la prison de Nigrita. Ils ont été condamnés à des peines de cinq à sept ans d’emprisonnement. Le Parlement a adopté en décembre une loi instituant le médiateur grec en tant que mécanisme national chargé de recevoir les plaintes visant la police. Ce mécanisme était habilité à mener ses propres enquêtes, mais ses recommandations adressées aux organes disciplinaires des forces de l’ordre n’étaient pas contraignantes.

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31Août/17Off

Que des sensations extrêmes

La plupart du temps, quand je prends l'avion, c'est à bord d'un gros Airbus, et la seule sensation notable a lieu au décollage. Mais l'avion que j'ai pris tout récemment offrait un peu plus de sensations de vol. Il faut dire que c'était un avion de chasse... Cela s'est produit à Aix, et rien ne sera plus jamais comme avant, désormais : cette heure en plein ciel est inscrite en lettres de feu dans mon esprit ! Le problème qui se pose à moi maintenant, c'est de trouver quelle autre activité originale je vais bien pouvoir pratiquer. Parce que je les enchaîne, ces derniers temps. Char à voile, voyages au bout du monde, plongée sous la glace, et maintenant ça. Bref, je bouge sans cesse. Dès lors que je peux faire une activité un peu différente, je ne m'en prive pas. Certains ne comprennent pas mon attitude : ils me trouvent instables. Pourtant, c'est tout à fait cohérent. Il y a deux ans, un ami très cher s'en est allé. D'un coup, comme ça, sans prévenir. Cette mort soudaine m'a fait prendre du recul sur moi-même. Elle m'a rappelé que je pouvais mourir. Bien sûr, je le savais. Dans l'absolu, du moins. Comme tout le monde. Je n'éprouvais pas cette réalité avec clarté. Après cette disparition, je ne pouvais pas rester sans rien faire. Je devais bouger. On ne peut pas remettre les choses au lendemain lorsqu'on éprouve sa propre mortalité : cette découverte vous force à écouter vos envies, à savourer davantage tous ces petits et grands bonheurs. Si je devais vous donner un seul conseil, ce serait de vivre votre vie sans perdre une minute. Ce conseil peut paraître d'une évidence navrante, et cependant pas tant que ça, puisqu'il n'est presque jamais suivi. Surtout, n'oubliez pas que le temps vous est compté. Ne restez pas dans votre bulle ; laissez-vous porter par vos envies, testez toutes les activités que vous croisez sur votre chemin. Levez-vous chaque matin en vous disant que c'est votre dernier jour. Et si le vol en avion de chasse vous fait de l'oeil, faites-vous plaisir ! Je vous mets en lien le site où j'ai dégoté ce vol à Aix. Juste au cas où... Plus d'information est disponible sur le site de l'agence de ce baptême de l'air en avion de chasse Fouga Magister. Suivez le lien.

17Juil/17Off

Surveiller les messages cryptés

L'Australie compte obliger les groupes comme Facebook ou WhatsApp à donner à la police, dans le cadre d'enquêtes criminelles et terroristes, les messages cryptés de suspects, selon un projet de loi dévoilé vendredi. Le débat agite tous les pays frappés notamment par les attentats. Les dirigeants de l'UE ont ainsi appelé fin juin les acteurs d'Internet à assumer leurs responsabilités dans la lutte contre le terrorisme en ligne, menaçant d'adopter une législation européenne pour les y pousser. WhatsApp, détenu par Facebook, et Skype, qui utilisent le cryptage de données pour garantir à leurs utilisateurs la confidentialité des échanges, refusent de se plier aux lois qui imposent dans certains pays aux opérateurs traditionnels de télécommunication (fournisseurs d'accès à internet, opérateurs mobiles et fixe) de fournir leurs données aux gouvernements qui le leur demandent. Le Premier ministre australien Malcolm Turnbull a expliqué que non seulement les groupes terroristes, mais également les trafiquants de drogue et les réseaux pédophiles utilisaient les messages cryptés. "Nous devons nous assurer qu'Internet n'est pas utilisé par les personnes aux mauvaises intentions pour dissimuler leurs activités criminelles", a déclaré vendredi M. Turnbull, ajoutant que les géants de l'Internet devaient "prendre leurs responsabilités". "Ils ne peuvent pas s'en laver les mains et dire qu'ils n'ont rien à voir avec ça." "Nous sommes une société, une démocratie qui fonctionne selon l'Etat de droit et la loi doit s'appliquer en ligne comme ailleurs", a-t-il poursuivi. Un projet de loi sera présenté au Parlement d'ici la fin de l'année. En Australie, les services d'enquête peuvent actuellement adresser des réquisitions aux opérateurs mobiles. Le ministre de la Justice George Brandis a affirmé que le projet de loi donnerait aux autorités australiennes des pouvoirs coercitifs pour contraindre "en dernier ressort" les entreprises si elles ne coopèrent pas volontairement. "Il est d'une importance vitale que le développement des technologies ne se fasse pas au détriment de la loi", a-t-il dit. Facebook a rétorqué qu'il disposait déjà d'un mécanisme d'aide aux enquêteurs australiens. "Nous mesurons l'importance du travail des autorités chargées de faire respecter la loi et nous comprenons la nécessité de mener des enquêtes. C'est pourquoi nous avons déjà un protocole pour répondre aux demandes quand nous le pouvons", a dit un porte-parole du groupe. "En même temps, affaiblir les systèmes de cryptage pour eux signifierait les affaiblir pour tout le monde." L'Américain Apple a de son côté dit à l'AFP n'avoir aucun commentaire à faire sur ce projet de loi. Le groupe s'était retrouvé au centre d'un bras de fer avec la justice américaine en refusant d'aider la police à contourner les mesures de sécurité pour accéder au contenu crypté d'un iPhone appartenant à l'un des auteurs de l'attentat de San Bernardino en Californie (14 morts le 2 décembre 2015). Plus récemment, à la suite de l'attentat au Parlement de Londres en mars, la ministre britannique de l'Intérieur Amber Rudd avait exhorté les services de messagerie sécurisée, comme WhatsApp, à collaborer avec les autorités pour ne pas fournir de "cachette aux terroristes".

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4Juil/17Off

L’oeil sous le ballon

L'été dernier, j'ai effectué une expérience à laquelle il m'arrive encore de rêver : j'ai réalisé un vol en montgolfière à Chenonceaux. Et ce fut en tous points une expérience de rêve. Découvrir le paysage depuis un balcon flottant a été un moment franchement singulier et inoubliable. Le spectacle était à ce point étonnant que je me souviens qu'à bord, tout le monde est resté silencieux tout du long. Par moment, l'on doit prendre ses distances pour voir combien notre monde est ravissant. C'est qu'au quotidien, l'être humain s'attarde rarement sur la beauté qu'il y a partout autour de lui. L'effet de l'habitude, encore et toujours. Mais depuis les cieux, c'est une toute autre affaire : le changement de point de vue fait que l'on est soudain frappé par tant de beauté ! J'ai médité la chose, cela dit, et je pense que la beauté du panorama ne fait pas tout. Ce n'est pas ce qui rend le vol aussi inoubliable. Le pivot de ce vol, d'après moi, c'est le changement de vision. Avec l'altitude, on n'observe plus le même niveau de détails dans le décor. De ce fait, la forêt cesse d'être une forêt pour devenir une simple tache verte parmi d'autres. Cependant, l'on profite en même temps d'une vision plus large. L'on découvre en fait la terre de la façon dont la découvrirait un géant. C'est quasiment une expérience schizophrénique inter-espèces, en fait : on contemple brusquement la vie non plus du point de vue des humains, mais du point de vue d'une autre espèce !C'est ce changement de perception qui rend l'expérience si originale : là-haut, le monde ordinaire dévoile tout d'un coup une toute autre signification. Et même s'il est identique, il est aussi totalement transformé. Il faudrait être buté pour ne pas être séduit par cette transformation, non ? Si vous n'avez jamais tenté la chose, je vous recommande chaudement de vous lancer ! C'est une expérience qu'on conserve précieusement dans un coin de sa tête. Jetez donc un oeil à ce site, si l'aventure vous tente. A lire sur le site de cette expérience de baptême de l'air en montgolfière au Mont St Michel. Retrouvez plus d'informations sur l'organisateur de cette activité de ce vol en montgolfière à Chenonceaux.

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16Juin/17Off

Le jet lag « social »

Le vendredi soir, la fête commence. Apéritif, dîner entre amis, soirée, cinéma, concert…les bonnes raisons pour se coucher tard (et de faire la grasse matinée le lendemain) sont innombrables. Mais cette habitude ne serait pas sans conséquences. Différentes études l’avaient déjà pointé du doigt, et une dernière en date le confirme : avoir un rythme de sommeil décalé le week-end par rapport à la semaine, appelé le "jet lag social" est mauvais pour l’humeur et pour la santé. L’étude, présentée à la conférence américaine Sleep, a été menée par des chercheurs du Programme de recherche en sommeil et santé de l’université de l’Arizona, aux Etats-Unis, sur 984 adultes âgés de 22 à 60 ans. L’équipe a analysé les données de sommeil des participants à partir d’un questionnaire concernant les habitudes et rythmes de chaque personne, ainsi que leur humeur et leur état de santé. Résultat : près de 85% des volontaires à l’étude ont déclaré qu’ils dormaient plus tard pendant les jours de repos. Les données ont indiqué que ces personnes sont plus souvent de mauvaise humeur que celles ayant un rythme régulier, et qu’une heure de décalage augmenterait de 11% les risques de maladie cardiaque. "Ces résultats montrent que la régularité du sommeil, outre la durée du sommeil en elle-même, joue un rôle significatif sur notre santé", explique Sierra B. Forbush, auteure principale de ces travaux. En effet, le "jet lag social" décale l’horloge biologique et le rythme naturel comme si une personne prenait un avion de Paris à New York en début de week-end et qu’il faisait le trajet retour le lundi. Passer d’un fuseau horaire est très fatigant pour le corps. Pour les chercheurs américains, ces résultats "suggèrent qu'établir un programme de sommeil régulier peut être un traitement préventif efficace, relativement simple et bon marché afin de lutter contre les maladies cardiaques et les problèmes de santé en général."

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9Mai/17Off

Quand Attac veut émanciper les anti

Malgré sa critique du libéralisme et le slogan d’Attac appelant de ses vœux une « autre mondialisation » et un « autre monde », l’étatisme associatif n’aspire pas réellement à une rupture avec le capitalisme. Il ne s’agit pas d’un positionnement anticapitaliste comme le souhaiterait l’extrême gauche. Ce déplacement de l’anticapitalisme à l’antilibéralisme amène les acteurs politiques à redéfinir les marqueurs symboliques sur lesquels repose leur existence publique. Dans un réflexe qui n’est pas sans rappeler l’accusation de « social-traître » dont ont été accablés les sociaux-démocrates dans les années 1930, Attac et les acteurs à la gauche du Parti socialiste utilisent aujourd’hui l’anathème « social-libéral » pour discréditer toute initiative visant à redé- finir l’action de la gauche en dehors de la tradition étatiste 23. Ce glissement de l’anticapitalisme à l’antilibéralisme pose également une question fondamentale qui est latente dans la critique de la mondialisation mais que les animateurs du mouvement antimondialisation n’abordent presque jamais de front, à savoir : quel type de capitalisme est possible et souhaitable dans un contexte post-socialiste et post-révolutionnaire ? Cette question avait été posée avec éloquence par Michel Albert, au lendemain de la chute du mur de Berlin, dans son fameux essai Capitalisme contre capitalisme 24. La plupart des opposants français à la mondialisation s’entendent d’ailleurs sur la nécessité et l’urgence de défendre le modèle « rhénan », qu’incarneraient l’Allemagne et la France, contre le modèle libéral anglo-saxon. La popularité de la défense du « modèle social européen » va dans le même sens. D’un autre côté, cependant, les antilibéraux n’assument pas leur parti pris capitaliste. Pour des raisons culturelles et stratégiques, ils restent embourbés, comme les néolibéraux qu’ils combattent, dans une rhétorique reposant sur une conception abstraite de l’économie qui rend impossible tout débat de fond sur les réformes institutionnelles concrètes que requiert, tant selon des critères de croissance que de justice, l’adaptation du capitalisme rhénan. Ce faisant, ils contribuent à empêcher la recomposition de la gauche sur la base d’un nouveau projet politique émancipateur.

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5Avr/17Off

En mode cool

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5Avr/17Off

Vu du Mexique

Que l'Amérique vote Trump ou Clinton, le résultat sera le même. Sous cette affirmation en apparence absurde se cache en fait une certaine vérité. Dernièrement, j'ai en effet eu l'occasion d'avoir un échange très intéressant sur la campagne électorale américaine. C'était à l'occasion d'un séminaire à Tullum au Mexique, et à ma grande surprise, j'ai découvert que pas mal de participants étaient ravis du spectacle que présentent régulièrement Trump et Clinton dans les médias. Mais c'est à mes yeux manquer totalement les conséquences gravissimes de ces élections. En effet, il est d'ores et déjà clair que quel que soit le candidat qui accèdera au bureau ovale, il sera inévitablement décrié de tous côtés. Pas mal de gens ont une dent contre Donald, mais ils ne veulent pas vraiment d'Hillary non plus. Les raisons du rejet de Trump paraissent plutôt évidentes. L'absence de fougue que suscite Hillary est plus difficile à expliquer, mais pour résumer, son caractère éminemment politicien heurte les américains. Toujours est-il qu'aucun des prétendants n'a su rallier les foules, et ce même dans sa propre famille. Le résident de la Maison-Blanche sera donc de fait, même s'il remporte la bataille, très contesté dès le début, et n'aura donc qu'une marge de manoeuvre relativement faible pour diriger. L'Amérique sortira donc fortement divisée de ces élections. Un même problème va d'ailleurs se poser en France. Aux élections de mai prochain, aucun candidat ne semble être capable de se dégager clairement une majorité : il suffit d'ailleurs de regarder les nombreux candidats aux primaires pour mesurer combien cette élection se présente sous un jour difficile. La situation est donc la même en France qu'aux Etats-Unis, et le président entrant connaîtra des débuts tout aussi difficiles. Et que deux importants pays soient amoindris, quand le djihadisme requiert au contraire une forte coopération internationale, est plutôt alarmant pour l'avenir. Aujourd'hui plus que jamais, nous avons besoin d'un leadership clair et efficace, et les candidats pouvant remplir cette fonction brillent clairement par leur absence. En tout cas, j'ai bien aimé ce séminaire au Mexique. Je vous mets d'ailleurs en lien le site de l'agence qui nous l'a proposé, si vous souhaitez vous faire une idée.

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1Avr/17Off

Escale chez les puissants

Je ne m’en suis pas mieux sorti avec les maîtres eux-mêmes. Je m’étais attendu à trouver des hommes propres, nobles et vivants, dont les idéaux seraient propres, nobles et vivants. Je me suis retrouvé au milieu d’hommes assis sur les plus hautes marches de la société — les prédicateurs, les politiciens, les hommes d’affaires, les professeurs, les hommes de presse. J’ai mangé de la viande avec eux, j’ai bu du vin avec eux, je me suis baladé en voiture avec eux, et je les ai étudiés. C’est vrai, j’en ai trouvé beaucoup qui étaient propres et nobles, mais, à de rares exceptions près, ils n’étaient pas VIVANTS. Et je crois vraiment que je pourrais compter ces exceptions sur les doigts des deux mains. Ceux qui ne tiraient pas leur vitalité de la pourriture, leur vivacité d’une vie malpropre, ressemblaient à des morts non enterrés — propres et nobles comme des momies bien préservées, mais pas vivants. Dans cette catégorie des morts vivants, je fais une place d’honneur aux professeurs que j’ai rencontrés, des hommes qui s’en remettaient à cet idéal universitaire décadent qu’est « la poursuite sans passion de l’intelligence sans passion ». J’ai rencontré des hommes qui invoquaient le nom du Prince de la paix dans leurs diatribes contre la guerre, et qui mettaient des fusils dans les mains de détectives privés afin qu’ils abattent les grévistes dans leurs propres usines. J’ai rencontré des hommes bouleversés d’indignation par la brutalité des matches de boxe et qui, en même temps, étaient complices du frelatage des aliments tuant chaque année plus de bébés que le sanguinaire Hérode lui-même. J’ai parlé avec des capitaines d’industrie dans des hôtels, des clubs, des maisons particulières, des compartiments de chemin de fer, sur des ponts de paquebot, et j’ai été ébahi du peu de chemin qu’ils avaient parcouru dans le royaume de l’esprit. En revanche, j’ai découvert que, dans le domaine des affaires, leur esprit était anormalement développé. J’ai découvert aussi que, dès qu’il s’agissait d’affaires, leur moralité était nulle. Tel gentleman aux traits délicats et à l’allure aristocratique était un directeur bidon, au service de compagnies qui volaient secrètement les veuves et les orphelins. Tel autre, collectionneur d’éditions rares et mécène exceptionnel de la littérature, cédait au chantage d’un chef de service municipal à la mâchoire lourde et aux noirs sourcils. Tel homme de presse, qui publiait dans son journal des réclames pour des spécialités pharmaceutiques et n’osait pas imprimer la vérité sur ces produits par peur de perdre une ressource publicitaire, me traita de gredin démagogue quand je lui dis que sa politique économique datait de l’Antiquité et sa biologie de Pline.

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3Mar/17Off

L’affaire Fillon depuis Tallinn

L'affaire Fillon a, à bien des égards, été en tous points exemplaire : elle a montré combien les politiques se fichaient royalement de la tête des électeurs ; peu d'affaires ont montré à ce point les ficelles grossières dont usent les politiques pour se défausser des accusations qui leur sont faites. Il y a peu, je me suis rendu à Tallinn en Estonie à l'occasion d'un incentive où j'ai pu débattre de ce scandale avec d'autres personnes. Et l'échange a, comme vous pouvez vous en douter, été animé ! Certaines personnes y avançaient en effet que Fillon a été intelligent et réactif tout du long, qu'il a fait preuve d'autorité et de grandeur. Mais pour moi, c'est vraiment s'aveugler : ce gars n'a au contraire fait qu'attiser le feu. En effet, s'il s'était excusé dès les premiers jours et avait proposé de payer les sommes perçues, je crois que la question aurait été réglée manu militari ; les citoyens auraient jugé que ces habitudes faisaient partie du paysage à une époque, mais qu'en faisant un geste, Fillon témoignait de sa probité légendaire ; à n'en pas douter, il en serait ressorti réhabilité et même encensé. Au lieu de ça, l'homme a choisi le pire positionnement possible : il a décidé de démentir en bloc, d'accuser les journalistes de misogynies, avant d'envoyer des lieutenants qui se contredisaient sans cesse. Difficile de faire pire que ça... Je crois d'ailleurs que des formulations telles que "je n'ai rien à me reprocher" n'ont fait que renforcer la colère sourde qui régnait chez les électeurs ! Et il n'a pas perdu pied tout seul, soit dit en passant : c'est toute la classe politique qui en supporte aujourd'hui les conséquences ; le représentant des LR a manifesté une insolence de tous les instants, une mauvaise foi absolue qui prouve la corruption qui règne. Peut-être serait-il temps de faire pression sur nos élites et de s'aligner sur les pays nordiques en ce qui concerne la liberté politique : les soutiens de Fillon n'auraient pas pu botter en touche d'une manière aussi immorale au Danemark ! En tout cas, j'ai bien apprécié cet incentive en Estonie. Si le sujet Fillon a passablement excité les esprits, les animations offertes ont permis de prendre nos distances. D'ailleurs, je vous mets en lien l'agence qui s'en est occupée...

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